12 févr. 2010

Balenciaga Paris


Portrait d'Émilie Flöge, 1902 
Gustav Klimt 
 
D'emblée on le compare au Dix, de la même maison, et on imagine une violette classique, poudrée, un rien surannée. Mais Paris est un parterre de violettes de sous-bois.
Certes, senti à la hâte, sur touche, il peut apparaître très fleuri-poudré à la manière du Dix. 
Sur la peau, où il se fond parfaitement tout en étant tenace,  il est épicé-boisé-chypré.


C'est une violette, oui, une verte violette, qui ne se donne pas aisément, et mérite qu'on l'attende. Elle n'est pas si modeste que cela, et se fait un peu désirer. Mais une fois découverte, presque cachée sous un lit de verdure, elle dure et perdure.
Ce sont des feuilles de violette, surtout, on retrouve exactement l'odeur que l'on obtient quand on les froisse. Arrive une sensation de fraîcheur humide, qui rappelle l'odeur de l'air que l'on respire dans un sous-bois, qui évoque le vert sombre.
Ici une note légèrement fruitée-acide-piquante : un fruit rouge ? Une baie ? Cette odeur m'évoque le cassis, ou plutôt le bourgeon de cassis.  A moins que ce ne soit l'oeillet,  un peu piquant, qui ne vienne apporter sa note poivrée. Une brève note de muguet, de rose aussi.
Puis cette note épicée, chaude et ronde...un bois parfumé. Serait-ce le cèdre, déjà ? Un patchouli doux ? La mousse de chêne, sans aucun doute, mais sans lourdeur non plus.


C'est un chypré épuré. 
Non pas opulent à la manière d'un Mitsouko, mais plutôt tendre à la façon d'un Miss Dior.
La verdeur reste en filigranne dans cette phase chyprée. La violette est toujours présente.
Le fond est velouté, tout en douceur et en rondeur : on y devine un musc blanc, un peu cotonneux, mais aérien. Il offre à la violette une très légère touche cosmétique.
Davantage parfum de peau que parfum poudré.
A la fois lumière et ombre.

On retrouve enfin un certain classicisme en parfumerie, que d'autres appelleront "moderne-rétro" et ce n'est pas pour me déplaire !




VDD  
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