19 janv. 2010

Cèdre. Serge Lutens

 

Cèdre du Liban, Chateau de La Doutre, 1904
 
Avec un nom si précis, je m'attendais à un jus précis : du cèdre. Point. 
Du bois. Avec son parfum, à la fois doux et sec, apaisant et velouté.
Que nenni ! C'était sans compter sur une nouvelle histoire olfactive du tandem Lutens/Sheldrake.

Cèdre, l'eau de parfum, s'ouvre sur des notes douces, oui, mais sucrées, presque alimentaires. J'y sens un miel ambré, et un parfum que j'ai d'abord du mal à identifier, le parfum de quelque chose qui se mange, et je fouille dans ma mémoire gustative, je me rappelle les mets orientaux dont je me suis délectée...et, oui, ça y est : c'est le parfum du sirop de cèdre ( oui, oui, ça existe au Liban et au Proche Orient ) dont on arrose certains desserts, là-bas, à l'autre bout de la Méditerranée.
Ce sirop parfumé également à la cannelle, épice emblématique des plats orientaux.

Cèdre serait-il un gourmand ? Je ne les affectionne guère mais là, je ne puis m'empêcher de le humer, encore et encore.

Les cèdres de l'Atlas, les cèdres du Liban, ceux de ma Turquie, sont là, et bien là.
Après ce passage sucré/miellé arrive ce que j'appelle l'armature des boisés de Lutens : enfin le majestueux bois de cèdre arrive !
Un bois un peu âpre de par le clou de girofle, un rien entêtant de par la tubéreuse, animalisé par la présence de musc, "fauvisé" par l'ambre.

Un sillage boisé animal qui ne me laisse pas indifférente. Loin de là. Assez troublant dans ses contrastes, comme l'est le fauve qui sait à la fois cultiver son côté sauvage et faire patte de velours.



VDD  

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