2 août 2010

Nazar boncuk


De retour de mon paradis turc, 
l'esprit et le coeur encore là-bas, 
je vous retrouve avec plaisir et vous offre le nazar, 
ce petit oeil turc qui conjure le mauvais sort.

 
De tous les symboles frappants qui font la spécificité socioculturelle de la société turque, le fameux œil en verre, petite perle prisée par les Turcs pour conjurer le mauvais œil, reste la manifestation, par excellence, de l'ancrage de la superstition dans la culture populaire de ce grand et mythique pays qu'est la Turquie.

Objet fétiche de larges couches de la population, «Nazar Boncuk», comme on l'appelle en turc, est une représentation de l'œil destinée, selon la croyance ancestrale anatolienne, à chasser, faire face et déjouer les malheurs que peut répandre le mauvais œil.

Dessiné ou incrusté sur du verre bleu foncé et peint en blanc et jaune, l'œil de verre prend diverses formes, allant du petit objet suspendu aux porte-clés, aux grands tableaux décoratifs, en passant par des formes de pins et de médaillons qui ornementent portes de maisons, accès de bureaux et autres lieux de travail. L'amulette, généralement associée à l'expression turque «Masallah» (Machaâ Allah), est ostensiblement exhibée à l'intérieur des locaux administratifs et de services, en particulier les banques, comme on la trouve suspendue aux rétroviseurs des taxis, autobus et de la majorité des véhicules de particuliers.

Dans une société où le pouvoir du mauvais œil est communément reconnu et craint par tous, dans la vie quotidienne, «Nazar Boncuk» s'est attribué, sans conteste, le rôle et la fonction de protéger à la fois les biens et les personnes.
Dans la croyance populaire anatolienne, le regard «Nazar» associé à trop de compliments ou de flatteries, finit par prendre la forme de la jalousie et avoir un effet négatif qui se répercute aussi bien sur la personne que sur les biens ou les objets.

C'est la raison pour laquelle presque toutes les mamans turques attachent, avec une épingle à nourrice, le fameux œil bleu sur les vêtements de leurs bébés.

Hassan Aourach, MAP 3 avril 2006


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