Réentendu il y a peu dans un épisode d'une série médicale trèèèès connue adorée des ménagères de moins de cinquante ans (et même au delà !), un grand classique de la comédie musicale hollywoodienne.
Eh oui, les séries américaines entretiennent la culture musicale !
Judy Garland dans Summer Stock (avec Gene Kelly, quand même !)
Puis-je vous parler aujourd’hui de la Kolonya, cette petite cologne citronnée turque fort modeste et très populaire ?
Une composition à faire hurler tout nez (de parfumerie) qui se respecte de par son écriture simplissime, simpliste, même. Des records de ventes à faire pâlir bien des maisons de parfum : il s’en déverse des millions de litres chaque année au creux des seules mains turques !
La Kolonya est un héritage de l’Eau de Cologne, préparation parfumée aux agrumes, aux plantes aromatiques voire aux fleurs, tendance présente aussi en Turquie, même si elle est loin de détrôner l’incontournable «limon kolonyasi», la Cologne au citron.
Et pourtant, cette recette si simple a su, au fil des ans, détrôner la traditionnelle eau de roses (distillée depuis le IXe siècle !) utilisée à tous moments en Turquie.
Très appréciée de la Cour Ottomane à la fin du XIXe siècle, l’Eau de Cologne «débarqua» dans la rue dès le début du XXe siècle par le biais de pharmaciens qui créèrent et vendirent dans leurs officines les premières «recettes» populaires (la Kolonya soulage aussi les migraines, -en friction sur les tempes-, les malaises et évanouissements).
Eyüp Sabri Tuncer a commencé à produire sa Kolonya en 1920 dans une petite boutique à Ankara. Fin commerçant, il offrait à ses visiteurs de petites bouteilles de Kolonya et une brochure d'information. Tuncer a été le premier en Turquie à promouvoir un produit par le biais de la publicité, et ce premier produit fut …Kolonya, dont il fit déposer le nom.
Qu’en est-il exactement de cette Kolonya ? De l’alcool, de l’eau, du parfum, on laisse macérer très peu de temps et on embouteille. En flacon de verre, mais très souvent aujourd’hui, hélas, en bouteille de plastique, et même au litre dans un petit jerrican vendu au supermarché pour un prix modique. Quoi de plus simple ?
En Turquie le flacon de Kolonya est omniprésent.
C’est une eau de bienvenue : dès qu’un invité arrive, il est de coutume de lui proposer de se rafraîchir avec de l’eau de Cologne, qui de plus a des vertus antiseptiques.
Pas un voyage en autocar ne pourrait se dérouler correctement sans le passage du bagagiste, qui arpente l’allée centrale pour verser le précieux liquide citronné au creux des mains tendues.
Dans les salons de coiffure et chez les barbiers, la Kolonya est proposée à la fin du service. Ah, la friction à la Kolonya après un double rasage au coupe-chou !
Tout bar, restaurant, lokanta (cantine de cuisine traditionnelle) a sur son comptoir un flacon, juste à côté d’un bocal de bonbons, et souvent de clous de girofle (digestifs et antiseptiques)…s’en verser dans le creux des mains est un geste automatique à la fin d’un repas.
En visite chez des amis ou à l’hôpital, c’est le précieux flacon que l’on offrira en priorité…même si personne n’en manque jamais.
Modernité des temps oblige, on trouve désormais très souvent des lingettes imprégnées en lieu et place du flacon, dans les restaurants ou en avion. Il existe aussi une «cologne touristique»…souvenir que ramènent les vacanciers.
Mais il reste encore des villages où demeure la tradition de faire remplir son flacon chez le pharmacien, qui, lui, transvase depuis d’énormes bonbonnes.
Au-delà de ses vertus pharmaceutiques et de ses multiples emplois dans la vie quotidienne et l’hospitalité, la Kolonya est aussi utilisée pour se parfumer d’une senteur légère et rafraîchissante. Quand même !
Très honnêtement, ce n’est pas le parfum du siècle, non. Il y a bien peu à en dire en langage parfumesque : ni pyramide, ni évolution, ni sillage.
C’est davantage une odeur omniprésente en Turquie, un souffle de fraîcheur qui vient chatouiller les narines très fréquemment, en quelque lieu que l’on se trouve.
C’est le parfum des voyages, celui des repas partagés, du temps passé à savourer le temps qui passe…des souvenirs de moments précieux qui se ravivent dès que coule la Kolonya au creux des mains.
Ou est-ce que tu ressens la même chose Est-ce que ce sera plus facile pour toi maintenant Que tu as quelqu'un à blâmer Tu dis...
Un amour Une vie Quand c'est un besoin Dans la nuit Un amour Et nous le partageons Mais il te laissera bébé si tu Ne t'en occupes pas
Est-ce que je t'ai déçu? Ou ai-je laissé un arrière-goût désagréable dans ta bouche Tu agis comme si je ne t'avais jamais donné d'amour Et tu veux que je fonctionne sans Eh bien c'est...
Trop tard Ce soir Pour ramener le passé sous la lumière du présent Nous sommes un, mais pas pareils Nous devons Faire avancer l'autre Faire avancer l'autre Un...
Es-tu venue pour te faire pardonner? Es-tu venue pour faire revivre ce qui est mort? Es-tu venue pour jouer à Jésus Pour les lèpreux que tu as dans ta tête?
En ai-je demandé trop Plus que beaucoup Tu ne m'as rien donné Et maintenant, voilà tout ce que j'ai Nous sommes un, Mais nous ne sommes pas pareils Eh bien Nous nous faisons du mal Et puis nous recommençons Tu dis que L'amour est un temple L'amour est la loi maîtresse L'amour est un temple L'amour est la loi maîtresse Tu me demandes d'entrer Et puis tu me fais ramper Et je ne peux me raccrocher À ce que tu as Puisque tout ce que tu as est de la douleur
Un amour Un sang Une vie Tu dois faire ce que tu dois Une vie Avec l'autre Soeurs Frères Une vie Mais nous ne sommes pas pareils Nous devons Faire avancer l'autre Faire avancer l'autre
Laver, équeuter et dénoyauter des cerises noires et juteuses.
Les pocher rapidement dans une infusion de réglisse,
en ajoutant les noyaux enfermés dans une étamine et des gousses de vanille fendues.
Egoutter en récupérant le jus, le filtrer, et le faire réduire à feu vif en ajoutant du sucre ambré,
un trait de caramel liquide et un verre à liqueur d’amaretto.
Quand le sirop épaissit, ôter du feu, verser sur les cerises pochées, et laisser refroidir.
Réserver au frais.
Servir la compotée accompagnée d’une boule de sorbet aux fruits rouges
et de macarons à la rose.
Intéressante recette, me direz-vous peut-être.
Délicieux dessert en perspective, tout de douceur, de fraîcheur et de parfums...
Parfum !
Le mot est dit !
Parfum...
Car cette "recette" est celle d'une eau de parfum Guerlain, une exclusivité parisienne :
Un nom qui évoque un vêtement intemporel (cher à Chanel),
un flacon historique, - il a abrité l'Heure Bleue et Mitsouko,
deux "monstres sacrés" de chez Guerlain -,
dans une version qui se veut mode et jeune...sacrilège !
Un savoureux dessert mixé, filtré, et conditionné avec soin,
un jus fleuri, fruité, sucré, agréable certes,
MAIS
cette Petite Robe Noire est une robe moderne.
Jolie pour une soirée mais sans avenir dans l'Histoire de l'Art.
Voilà combien de jours, voilà combien de nuits,
Voilà combien de temps que tu es reparti
Tu m'as dit: "Cette fois, c'est le dernier voyage"
Pour nos coeurs déchirés, c'est le dernier naufrage
"Au printemps, tu verras, je serai de retour
Le printemps, c'est joli pour se parler d'amour
Nous irons voir ensemble les jardins refleuris
Et déambulerons dans les rues de Paris !"
Dis, quand reviendras-tu?
Dis, au moins le sais-tu
Que tout le temps qui passe
Ne se rattrape guère...
Que tout le temps perdu
Ne se rattrape plus !
Le printemps s'est enfui depuis longtemps déjà
Craquent les feuilles mortes, brûlent les feux de bois
À voir Paris si beau dans cette fin d'automne
Soudain je m'alanguis, je rêve, je frissonne
Je tangue, je chavire, et comme la rengaine
Je vais, je viens, je vire, je me tourne, je me traîne
Ton image me hante, je te parle tout bas
Et j'ai le mal d'amour, et j'ai le mal de toi
Dis, quand reviendras-tu ?
Dis, au moins le sais-tu
Que tout le temps qui passe
Ne se rattrape guère...
Que tout le temps perdu
Ne se rattrape plus !
J'ai beau t'aimer encore, j'ai beau t'aimer toujours
J'ai beau n'aimer que toi, j'ai beau t'aimer d'amour
Si tu ne comprends pas qu'il te faut revenir
Je ferai de nous deux mes plus beaux souvenirs
Je reprendrai la route, le monde m'émerveille
J'irai me réchauffer à un autre soleil
Je ne suis pas de celles qui meurent de chagrin
Je n'ai pas la vertu des femmes de marins
Dis, quand reviendras-tu ?
Dis, au moins le sais-tu
Que tout le temps qui passe
Ne se rattrape guère...
Que tout le temps perdu
Ne se rattrape plus !
Mon coeur s’ébat en odorant la rose
Et s’éjouit en regardant ma dame :
Trop mieux me vaut l’une que l’autre chose.
Mon coeur s’ébat en odorant la rose.
L’odeur m’est bon, mais du regard je n’ose
Jouer trop fort, je vous le jur’ par m’âme. Mon coeur s’ébat en odorant la rose
Et s’éjouit en regardant ma dame.
"Jasmins dont un air doux s'exhale, Fleurs que les vents n'ont pu ternir, Aminte en blancheur vous égale ; Et vous m'en faites souvenir." Jean de la Fontaine
Jasmin étoilé
Petites histoires :
Néfertiti, il y a plus de 3000 ans, se baignait dans de l'eau parfumée au jasmin.
Cléopâtre faisait, dit-on, parfumer les voiles de son bateau de jasmin et de rose, imitant les Perses qui utilisaient déjà le jasmin pour parfumer l'air.
En Inde ancienne, les longues chevelures des femmes étaient de façon presque obligatoire parfumées au jasmin.
Le Grand Duc de Toscane, en 1699, avait réussi à se procurer un pied de jasmin sambac à feuilles doubles qui embaumait, et sur lequel il veillait jalousement, allant jusqu'à interdire de le bouturer.
Son jardinier, amoureux d'une jeune fille, offrit pour l'anniversaire de sa belle un bouquet au coeur duquel il glissa une tige de ce fameux jasmin. Conquise par le parfum de la fleur, la jeune fille planta la tige qui s'enracina et fleurit par la suite.
Elle constitua grâce à la vente de ces boutures une dot qui lui permit d'épouser le jardinier de son coeur.
On dit que depuis, les jeunes mariées toscanes glissent du jasmin dans leur bouquet car..."une jeune fille digne de porter ce bouquet est assez riche pour faire la fortune de son mari."
Bouquets de jasmin en Tunisie
En langage des fleurs, le jasmin symbolise l'amabilité et la bonté.
Le jasmin blanc signifie : "votre premier baiser m'a troublée",
ou "je te choisis", dans les pays d'Orient.
Le jasmin d'Espagne exprime la sensualité.
Le jasmin jaune signifie : "je veux être tout pour vous",
mais exprime l'insolence dans les pays d'Orient.
"Un jasmin en fleur sur la tête, du santal avec du safran sur le corps,
une femme très chère et attrayante dans ses bras,
tout ceci est un reste du paradis céleste"
(ancien écrit indien)
Enfin, le parfum du jasmin l'emportant sur tous les autres, c'est celui qu'offraient à leurs maîtresses les hommes adultères...pour ses vertus aphrodisiaques, vertus confirmées bien plus tard par Madame du Barry qui en avait constaté les effets "bénéfiques" sur son amant Louis XV.
Dans les prés verts où le ruisseau
Passe et murmure,
Tu mires au cristal de l'eau
Ta tête pure;
Petite fleur qu'un souffle suit,
- Si parfumée, -
Par toi la brise de la nuit
Est embaumée.
Lorsque l'étoile, à l'horizon,
Pâle s'allume,
Sur ta corolle son rayon
Blanc se parfume;
Quand tu fuis les regards de tous,
Humble et discrète,
Ton doux parfum, ô Violette,
Monte vers nous.
Le premier souffle du printemps
Te fait éclore.
Et l'hiver qui blanchit nos champs
Te voit encore;
Dans la mansarde, ô douce fleur,
À la souffrance
Tu portes l'agréable odeur
Et l'espérance.
Quand nos larmes tombent sur toi,
Triste rosée,
Tu consoles dans son émoi
L'âme brisée;
Lorsque ton calice fermé
Devient tout pâle,
Ton dernier souffle qui s'exhale
Est parfumé.
Un nom qui appelle à la douceur, qui évoque l’intime.
Une maison ancienne du sud de la France qui abrite cette petite merveille de 1929, "réinterprétée" en 2008 par un nez comptant de gros succès de parfumerie à son actif : Jean Guichard, créateur de Loulou, Secret Obsession et Deci-Delà, pour ne citer qu’eux.
Il n’en fallait pas davantage pour piquer ma curiosité. Bien m’en a pris !
Dès les premiers instants, on se sent en présence d’un parfum confortable, moelleux, riche, au sillage à la fois troublant et réconfortant, une odeur connue sans être pour autant immédiatement identifiable, un air de déjà-senti au sens positif du terme… un souvenir, une réminiscence, un parfum déjà porté ?
Un parfum "classique", toujours au sens le plus noble du terme.
Quelques hespérides en tête, mais veloutés, comme un jardin d’orangers, en Méditerranée, au soir tombant.
Une rose épanouie enveloppée d’un voile de patchouli, réhaussée de prune et de bois : l’espace d’un instant, je pense à Secret Obsession (tiens, tiens…) et à Organza Indécence. Une pensée, pas une copie conforme.
Le jasmin est perceptible, un jasmin frais, fleuri sans être entêtant, comme il en pousse autour de la Méditerranée. Un rien aldéhydé, peut-être… Hummm, je pense à Joy et à Arpège, tout à coup : ce ne sont pas les plus mauvais parfums de la création !
S’imposent alors les effluves fruités et veloutés de la pêche et de l’abricot, effluves qui embaument l’air des pays du Sud. Les fruits ne sont ni juteux ni sirupeux, mais délicatement chauffés au soleil, cuits, confits, et le parfum prend des allures de Nahéma (pêche /rose). Et surtout, surtout, en filigrane mais supportant l’harmonie du parfum, c’est Mitsouko que je reconnais (pêche confite/boisé chypré).
Ce parfum du sud, revendiqué comme hommage à la Riviera, prend des accents orientaux doux et langoureux.
L’ensemble est velouté, fondu, harmonieux, les notes s’unissent à la perfection.
Dieu des parfums, où donc ai-je mis le nez ? Ce parfum d’une belle complexité, et pourtant si facile à porter ne lésine pas sur les notes précieuses et les matières nobles ayant fait le succès de grands classiques.
Un fond baumé, musqué, crémeux complète à merveille la "recette" et renforce la beauté classique de cette fragrance inouïe.
Inouïe par son sillage, inouïe par son équilibre, son confort, et cette classe folle qu’elle dégage.
Bien que très présent et d’excellente tenue au fil des heures, ce n’est pas un parfum envahissant. Non, c’est plus délicat, plus ténu, féminin en diable et toujours ce moelleux, ce confort, ce réconfort : une odeur de peau, une peau parfumée, certainement… mais oui, c’est cela : un soupçon de vanille crémeuse se mêle au musc pour enrober l’ensemble d’une douceur infinie.
Une caresse, oui, c’est bien de cela qu’il s’agit ! Caresse légère comme une plume, caresse maternelle rassurante, caresse enfantine si touchante, caresse d’une chevelure parfumée sur une joue, caresse d’un velours, d’une étole de cachemire, d’un foulard de soie.
Caresse angélique, on touche à la grâce (Grasse ?)...
Les classiques, les parfums qui sentent le parfum ont encore de beaux jours devant eux !